Comment prier ?
Prier, prier, c’est bien gentil mais concrètement, prier c’est quoi ?
Il n'y a pas que la prière du chapelet : globalement, prier c’est être conscient que Dieu est là : il nous avise et nous l'avisons comme on le disait au saint curé d'Ars. C'est une relation de confiance. Il existe plusieurs types de prières dans la foi catholique : la prière de demande, l’oraison, la méditation, la louange.
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À quoi ça sert de prier ?
Prier sert à nourrir sa relation à Dieu.
De la même manière que l’amitié qui n’est pas nourrie finit par mourir, la relation à Dieu a besoin de carburant pour croître. Prier c’est passer du temps avec un ami. Cet ami n’est pas perceptible avec les 5 sens mais il est bien là. La prière, c’est lui raconter son quotidien, l’aviser et se faire aviser par lui.
Dieu écoute nos prières avec bienveillance.
Les temps de prière que nous prenons nous nourrissent en profondeur. La prière est souvent indispensable pour tenir de grands apostolats.
Nous avons autant besoin de prier que de respirer. Sans la prière, nous ne pouvons rien faire.
Mère Teresa
La prière est importante dans la vie d’un chrétien. Elle nous transforme de l’intérieur. Elle transforme aussi le monde. Par l’intercession, nos prières servent le monde entier.
Malgré l’apparente inutilité que l’on peut parfois ressentir, les fruits de notre prière sont bien réels. C’est la foi qui nous l’enseigne.
C’est Jésus lui-même qui nous l’explique :
“Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.”
Mt 7,7-8
Dieu nous parle-t-il ?
Oui, Dieu nous parle. Croyez-le ou non. Si vous n’y croyez pas, demandez des signes, vous les obtiendrez à coup sûr !
Ce sera toujours explicable par quelque chose : la science, le timing, le contexte, le hasard. Mais souvent, c’est assez improbable.
La pratique de la prière nous change de l’intérieur, nous apaise, nous apporte une vraie relation à Dieu et aux autres.
Comment prier concrètement ?
Il faut prier tous les jours. Pas forcément beaucoup mais tous les jours.
Comme en amour, c’est la régularité qui prime.
L’idéal pour prier est de se trouver un petit rituel propre qui soit facile à reproduire et agréable à décliner où que vous soyez (en voyage, chez des amis, fatigué ou en forme).
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un signe de croix,
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un petit temps de louange spontanée,
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un Notre Père,
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un Gloire au Père,
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un cantique comme celui de Siméon.
Bilan : une petite liturgie personnelle déclinable tous les jours de votre vie !
Voici maintenant un tour d'horizon des principales formes de prières catholiques.
Prier pour demander quelque chose à Dieu
La prière de demande personnelle
“Tout ce que vous demanderez dans votre prière avec foi, vous l’obtiendrez.” (Mt 21, 22) C’est bien écrit noir sur blanc.
Ce qui compte, c’est la confiance.
Quand on prie, il faut avoir confiance que Dieu - puisqu’on a confiance en Lui - fera bien et que tout concourra à notre bien. À partir du moment où l’on prie peu ou prou ainsi : “Seigneur, je te confie cette situation, je te dis oui car je sais que tu es là avec moi et que, quoi qu’il arrive, tout concourra à mon bien parce que je t’aime” Dieu agira avec puissance.
Car on le laisse agir.
Quand on est dans une situation qui semble complètement bloquée, il faut espérer contre toute espérance et continuer à dire dans la prière : “malgré cette situation qui est humainement très négative, et bien je crois que tout concourra à mon bien”
Car, de tout mal, Dieu peut tirer un bien.
Jésus qui dit à Marthe “Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verra la gloire de Dieu” (Jn 11, 40) Pas une petite gloire mais des miracles : des coeurs fermés qui vont s’ouvrir, des situations se débloquer.
On peut tout demander à Dieu, des choses dont on a besoin mais aussi des choses qu’il sait bonnes pour nous : sa force, les dons de l’Esprit-Saint…
Nota : Dieu a toujours besoin de nous pour faire le maximum. Prière n’est pas magie. Ainsi, la prière de demande n’empêche pas de passer par un médecin, une médiation, des actes concrets et pragmatiques. Un enfant est ainsi décédé car ses parents refusaient de l’emmener à l’hôpital mais préféraient prier et laisser Dieu agir. Non, Dieu passe aussi pas les phénomènes naturels pour faire des prodiges.
La prière d’intercession : la demande pour les autres
Le salut du monde peut être facilité par notre prière.
Il y a une véritable puissance dans l’intercession pour les autres.
Les gens ne sont pas complètement indépendants les uns des autres. Il y a une forme de communion entre tout le monde.
Ainsi, le péché de l’un agrandi le mal dans le monde. En revanche, si l’un fait une oeuvre bonne, toute la masse est tirée vers le haut.
On est comme encordés dans l’humanité, solidaires les uns des autres.
Les hommes ont une forme d’individualité et de liberté mais malgré tout, cette communion existe.
C’est cela l’intercession : demander des grâces pour d’autres que l’on ne connaît (ou que l’on ne connaît pas) directement
cf CEC :
La communion de la charité : dans la sanctorum communio "nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même " (Rm 14, 7)." Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? tous les membres prennent part à sa joie. Or vous êtes le Corps du Christ, et membres chacun pour sa part " (1 Co 12, 26-27). " La charité ne cherche pas ce qui est à elle " (1 Co 13, 5 ; cf. 10, 24). Le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints. Tout péché nuit à cette communion.
Avec beaucoup de prudence, on peut tenter un parallèle avec la communion que vivent les personnes qui vivent une EMI (Expérience de Mort Imminente). À ce sujet, nous vous conseillons l’excellent livre de Raymond Moody : La Vie après la Vie qui aborde ce sujet.
Comment faire oraison
“L’oraison, c’est le ciel, du moins ce qui est en la réalité essentielle : la présence de Dieu, l’amour de Dieu, l’accueil de Dieu à son enfant.” Présence à Dieu, Henri CAFFAREL
L’esprit-Saint fait de nous des enfants de Dieu. C’est en lui que nous crions “Père !” explique Saint Paul dans sa lettre aux Romains.
L’oraison est une forme de prière qui est différente des prières méditées ou récitées avec foi.
C’est un cœur à cœur direct avec Dieu : un entretien de l’âme avec Dieu.
Orare en latin signifiait “adresser une prière aux dieux, plaider une cause".
Voici ce qu’en disent quelques grands saints / docteurs de l’Eglise :
- Pour saint Benoît : c’est vaquer à Dieu
- Pour sainte Thérèse d’Avila : c’est un commerce d’amitié où l’on s’entretient seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé
- Pour saint Augustin : c’est la clef du Ciel
- Pour Clément d’Alexandrie : c’est une conversation avec Dieu
- Pour sainte Thérèse de Lisieux : un brasier d’amour
L’oraison n’est pas un exercice difficile en ceci qu’elle ne demande pas un grand savoir-faire. Pourtant, c’est un exercice complexe car toute la personne entre en jeu : le corps, l'âme et l’esprit.
L’essentiel de l’oraison explique le père Caffarel, ce ne sont pas les paroles, ni la sensibilité, ni les réflexions, ni l’attention à Dieu, ni même les sentiments.
Non. L’essentiel de l’oraison, c’est la volonté.
Elle pousse notre être profond à s’orienter librement vers un bien, à “s’engager”.
Pour faire oraison il faut donc :
- Prendre un temps défini à l’avance (avec une petite sonnerie à la fin pour ne plus s’occuper du timing)
- Se mettre dans une attitude de prière
- à un moment le moins propice aux distractions
- Ne pas se désoler d’être distrait
- Faire de ses sujets de distraction, des sujets de dialogue avec Dieu
- Venir humblement tout remettre à Dieu
- L’important n’est pas de beaucoup réfléchir mais de beaucoup aimer
- Pratiquer régulièrement
La méditation : une prière contemplative
Il existe toute sortes de méditation spirituelle. Pour nous les catholiques, nous avons aussi la notre qui nourrit l'âme et l'esprit de manière très puissante ! Voici les 3 types.
La Lectio
La lectio est une méditation, c’est à dire qu’elle fait travailler l’intelligence et la nourri.
“Il est nécessaire, en particulier, que l’écoute de la Parole devienne une rencontre vitale, selon l’antique et toujours actuelle tradition de la lectio divina permettant de puiser dans le texte biblique la parole vivante qui interpelle, qui oriente, qui façonne l’existence”
Au début du nouveau millénaire #39, Jean-Paul II, 2001
La première étape d’une lectio est l’accueil de la parole. Il s’agit de prendre connaissance de la parole par tous les moyens possibles mais de l’écouter attentivement pour passer ensuite à la deuxième étape : la contemplation et l’étude du texte. On cherche ici à étudier chaque passage du texte, à s’en imprégner complètement en se demandant “Comment ce passage éclaire ma vie (spirituelle, matérielle, mes relations aux autres, à Dieu…) ?”
Pour cela, plusieurs techniques sont possibles selon les moyens dont on dispose.
- En parler avec quelqu’un d’autre pour s’ouvrir l’un à l’autre de nos découvertes
- Utiliser un support comme un livre, un site internet
- Noter ses réflexions et revenir avec un accompagnateur sur ces sujets.
Enfin, pour une bonne lectio, il faut accepter de se laisser choquer par le Christ comme le souligne le pape François dans son exhortation apostolique Gaudete et Exultate (#66) :
“Écoutons encore Jésus, avec tout l’amour et le respect que mérite le Maître. Permettons-lui de nous choquer par ses paroles, de nous provoquer, de nous interpeller en vue d’un changement réel de vie. Autrement, la sainteté ne sera qu’un mot.”
Gaudete et Exultate #66, Pape François
Le rosaire
« Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Matthieu 6,7)
C’est ce qu’on reproche souvent à la prière du rosaire…
Ceux qui pensent cela n’ont rien compris au rosaire.
Mais vraiment rien !
Est-ce que répéter “Je t’aime” à quelqu’un c’est rabâcher ?
La réponse est non.
Pour le rosaire, c’est pareil : la prière du rosaire s’appuie sur la méditation des mystères du rosaire, c'est à dire de passages l'Évangile. C’est une lectio de ces mêmes passages : les 20 mystères du rosaire.
Nous pouvons méditer un passage de la Bible 10 fois et il ne se passera rien. A la 11e fois, on découvre un détail qui éclaire tout le reste. C’est un déclic.
Grâce à cette méditation, ce que l’on sait avec notre intelligence intègre la dimension du coeur qui se laisse alors toucher.
Attention à la dimension rapidement négative du mot répétition ! Répéter permet une appropriation.
La répétition permet d’acquérir des réflexes du coeur dans le cas du chapelet.
Nota : si vous n'en avez pas, vous pouvez acheter des chapelets sur ce site.
La prière du cœur
La prière du coeur consiste à répéter une phrase ou verset biblique avec le coeur. C’est une tradition qui remonte aux Pères du désert et aux premiers moines. C’est une méditation sur le souffle sur un extrait de psaume, ou la phrase "Seigneur Jésus-Christ prends pitié de moi pécheur" ou encore "Dieu viens à mon aide". Certains la pratique aussi en prononçant simplement le nom de Jésus en essayant d’être présent à ce qu’ils font.
Le livre Récit d’un pèlerin russe est la référence en la matière. Vous le trouverez en pdf ici et en livre audio ici.
Comment faire la louange
La louange est un comme un sport : il faut s’exercer. Voici deux types de pratique de la louange.
Le chant
Il est écrit dans Éphésiens chapitre 5, versets 19 et 20 : “Dites entre vous des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. À tout moment et pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, rendez grâce à Dieu le Père”.
La louange chantée est une source intarissable de connexion à Dieu. À condition de se laisser façonner par l’Esprit-Saint. Vous trouverez ici quelques bons chants à Marie.
Pensez souvent à celui-ci dans vos journée. C’est lui qui vous fait vivre de la vie du Christ. C’est lui qui conduit vos vies.
Les psaumes
Les psaumes sont de la louange par excellence ! Certains chants de louange sont trop longs, ne veulent rien dire ou leur contenu est bancal.
Les psaumes, c’est toujours une valeur sûre !
Lire un psaume c’est prier. Prenez un psaume dans votre Bible et lisez-le à haute voix. Ou mieux, psalmodiez-le. Ce n’est pas si difficile.
Merci beaucoup de m’avoir appris des choses que je ne maîtrisais pas à travers votre article. Je passe par des moments hyper difficiles à surmonter pour moi, je m’en remets à Dieu et je vous supplie vous aussi de faire une prière d’intercertion pour moi afin que tout se passe bien dans ma vie, parce que rien ne va en ce moment sur tous les plans. Merci beaucoup à vous.
que veut dire “le rosaire est la méditation de l’ensemble des vingts mystères soit quatre chapelets”
A quel moment lire le mystère
Merci pour votre aide
Bonsoir.
Je prie régulièrement.
C’est un instant de communion entre notre Seigneur, sa Sainte Mère et mon Ange Gardien que j’ai appris à connaître.
Je lis des prières déjà écrites et je finis par un temps plus personnel. À chaque fois j’en sors grandi et le cœur vaillant.
En ce moment je dis une neuvaine à mon ange gardien et je poursuivrai par la neuvaine à Saint Michel Archange.
Que Dieu vous bénisse !
Article tres intéressant, jai vraiment appris beaucoup de choses concernant la prière du rosaire merci !
Infiniment merci de m’avoir guider dans les différentes formes et marches à suivre pour améliorer ma façon de prier. Que Dieu vous bénisse.